Prima popina restaurativa

Angulus viae Bailleul et viae Ioannis Tison Lutetiae anno 1831 a Thoma Shotter Boys pictus, [Restauran]t Boulanger monstrans[1]

Prima omnium popinarum "restaurativarum", a "restauratoribus" conductarum qui sorbitiones restaurantes aliaque fercula venditabant, Lutetiae anno 1767 ineunte ad viam Gallinariarum (rue des Poulies) condita est. Titulus "primi restauratoris", eius scilicet qui ante alios popinam huius generis condiderit, sibi a Maturino Roze de Chantoiseau anno 1769 arrogatus est, fontibus aliis variatim discrepantibus.

Scriptores nonnulli fere coaevi originem popinarum restaurativarum descripserunt, inter quos Grimod de la Reynière in Almanach des gourmands et Brillat-Savarin in Physiologie du goût, nomine primi restauratoris ab ambobus omisso, etiamsi Brillat-Savarin verbis generosis perceptiones capitales huius inventoris enumeravit et laudavit: "ille" ait "primus restaurator fuit; ille munus novum creavit quo divitiae exercitori accrescunt si bona fide, recto ordine, arte habili agat".[2]

Talem popinam Dionysius Diderotus mense Septembri anno 1767 ter, vel fortasse pluries, visitavit et in epistulis ad amicam Sophiam Volland descripsit: cuique cenatori hac in aede cenaculis separatis adsedenti, mirabiliter sed magno pretio omni hora fercula inlata esse; restauratrici (cuius venustas saepe laudata est), etiamsi pudibunda sit, confabulari licuisse.[3] Diderotus nomen restauratricis formosae non dedit, sed pro certo habemus eum primam talem popinam visitavisse institutam: altera enim popina restaurativa, a mense Iulio 1767 florens, a Vacossin non ad viam Gallinariarum sed in vico Grenelle-Saint-Honoré condita est. Nomen "primi restauratoris" ab aliis scriptoribus variatim datur. Discrepantia fontium aegre explicatur.

  1. Levy (2013)
  2. Enfin il se trouva un homme de tête, qui jugea qu'une cause aussi active ne pouvait rester sans effet; que le même besoin reproduisant chaque jour vers les mêmes heures, les consommateurs viendraient en foule là où ils seraient certains que ce besoin serait agréablement satisfait; que si on détachait une aile de volaille en faveur du premier venu, il ne manquerait pas de s'en présenter un second qui se contenterait de la cuisse; que l'abscision d'une première tranche, dans l' obscurité de la cuisine, ne déshonorerait pas le restant de la pièce; qu'on ne regarderait pas à une légère augmentation de paiement quand on aurait été bien, promptement, et proprement, servi; qu'on n'en finirait jamais dans un détail nécessairement considérable, si les convives pouvaient disputer sur le prix et la qualité des plats qu'ils auraient demandés; que d'ailleurs la variété des mêts, combinée avec la fixité des prix, aurait l'avantage de pouvoir convenir à toutes les fortunes ... Celui-là fut le premier restaurateur, et créa une profession qui commande à la fortune, toutes les fois que celui qui l'exerce a de la bonne foi, de l'ordre et de l'habileté. Brillat-Savarin (1826)
  3. Je sortis de là pour aller dîner au restaurateur de la rue des Poulies ... L'hôtesse est vraiment une très-belle créature. Beau visage, plutôt grec que romain; beaux yeux, belle bouche, ni trop, ni trop peu d'embonpoint, grande et belle taille, démarche élégante et légère; mais vilains bras et vilaines mains. — Mais, qu'ai-je fait lundi? ... je crois un dîner au restaurateur, parce qu'on y sert bien et que l'hôtesse est jolie ... Mardi ... ensuite dîner chez la belle restauratrice de la rue des Poulies. — On y sert bien, un peu chèrement, mais à l’heure que l'on veut. La belle hôtesse ne vient jamais causer avec ses pratiques; elle est trop honnête et trop décente pour cela; mais ses pratiques vont causer avec elle tant qu’il leur plaît ... On mange seul. Chacun a son petit cabinet ... cela est à merveille. Diderotus

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